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15 Feb

Trent Reznor : demi-dieu ou dieu-tout-puissant ?

Publié par Benedict Mitchell  - Catégories :  #Les Limbes

Trent Reznor : demi-dieu ou dieu-tout-puissant ?
Trent Reznor : demi-dieu ou dieu-tout-puissant ?
Trent Reznor : demi-dieu ou dieu-tout-puissant ?

Trent Reznor, icône de la musique dite industrielle depuis les années 1990, précurseur, visionnaire, musicien de génie, bidouilleur sonore, artiste torturé, " Prince des Ténèbres " ... les titres-surnoms qui lui sont associés sont nombreux et sa contribution à la musique moderne est énorme et exceptionnelle. Que vient-il faire ici ? Et bien déjà il a sa carte MAGIC, ce qui n'est pas rien. Et le pire c'est qu'elle est méchante (la carte) ! Et puis Trent Reznor est la dernière pièce de puzzle (et la plus importante) de COSMOGONIA - Tome 1 : L'Aube du Chaos. Il faisait légèrement parti des " éléments " qui en ont permis la genèse et il a permis de parachever le processus de création. Sans lui, L'Aube du Chaos ne serait pas. Ce premier tome lui est dédié car son oeuvre représente l'univers sonore et artistique de cet univers post-apocalyptique. Un certain nombre de ses chansons font directement références à certains passages du livre, certains personnages, certaines situations etc ... et pourtant jusqu'en 2014 je ne savais pas du tout qui était réellement Trent Reznor. Pour moi c'était une icône goth-indus, ni plus ni moins. J'étais alors très très loin de la vérité. Et pour avoir décortiquer dans les moindres détails son parcours, son oeuvre, son rapport à la création artistique etc ... j'en suis ressortie stupéfaite. Je le considère à juste titre comme un mentor, partageant avec lui cette soif insatiable de créativité et ce besoin vital de repousser toujours plus loin ses propres limites. Reznor a longtemps incarné l'archétype de l'artiste maudit, dépendant de son art, tellement effrayé par ce dernier qu'il a fini par sombrer dans des addictions diverses et variées. Même si aujourd'hui le bonhomme paraît enfin être délivré de ses vieux démons (drogues et alcool) il n'en reste pas moins l'incarnation de la contre-culture américaine et le porte-parole d'une génération qui refuse le système et ses dérives (pour simplifier). Au final, malgré sa réputation de tyran desposte c'est plutôt un mec sympa (qui n'a certes pas sa langue dans sa poche et qui déteste la médiocrité, n'hésitant pas à le dire haut et fort ) qui est passionné par ce qu'il fait et qui a à coeur de partager la passion qui l'anime depuis toujours, celle de la musique. A travers sa discographie, il a toujours eu à coeur d'aller à chaque fois plus loin, n'ayant pas peur de se réinventer, d'expérimenter et surtout d'aller dire au système et à l'industrie (capitaliste) de la musique d'aller se faire *****.

Reznor, de par le personnage qu'il a joué un peu malgré lui dans les années 1990, a aussi donné vie à l'Imperator Ixion à qui il ne manquait plus que la touche finale : un physique charismatique, sombre, terrifiant. Quelqu'un que l'on craint et qu'on ne veut surtout pas provoquer.

Enfin, et j'aurais l'occasion d'y revenir plus en détail à travers des chroniques ciblées de quelques uns de ses albums les plus importants (pour moi), Reznor c'est aussi un univers similaire à celui des Limbes des Maux. Je n'épiloguerai pas sans fin là-dessus, si vous êtes curieux il vous suffira de voguer sur la toile et de vous faire votre propre opinion en écoutant, regardant et lisant son oeuvre.

Pour étayer mon propos, je vous proposerai juste cette traduction du couplet d'un de ses plus célèbres titres, " Hapipness in Slavery " :

" L'esclave crie. Il pense savoir ce qu'il veut.

L'esclave crie. Il pense avoir quelque chose à dire.

L'esclave crie. Il entend mais il ne veut pas écouter.

L'esclave crie. Il est réduit à la soumission. "

Alors oui, vous allez tout de suite me dire : mais il parle de Sado-Maso ... peut-être, c'est du premier degré. Mais bien au-delà, si vous savez lire entre les lignes, vous y verrez une très belle métaphore de notre soumission. L'esclave c'est nous. Si si. A méditer ....

Pour finir, une citation du démiurge Reznor. Elle reflète bien, je pense, le rapport qu'a le monsieur avec son image, loin des clichés sur les rockstars qui, c'est bien connu, ne voient pas plus loin que leurs nombrils. Au lieu de ça, Reznor ne vit que pour son art (bon et puis depuis peu pour sa femme et ses deux p'tits gars) :

" Quant à mon image dans la presse, je dirais que je n'y suis pas pour grand-chose ! Je ne maîtrise absolument pas cet aspect-là. Les médias disent ce qu'ils veulent, je m'en tape. La plupart du temps, je suis décrit comme une espèce de génie un peu débile, ou un débile génial, comme tu veux, qui obéit à d'étranges pulsions morbides. Un mégalomaniaque dépressif à l'état d'épave. En tout cas malsain et malfaisant. Heureusement que je ne prends pas tout cela à la lettre ! Non, moi je les emmerde ! Je sais qui je suis et ce que je fais. Et je fais confiance aux gens qui écoutent la musique de Nine Inch Nails et qui viennent à nos concerts pour avoir un rapport plus rationnel au groupe et au musicien que je suis. " TRENT REZNOR

Alors tout ça parce qu'on est inspiré et attiré par des choses " sombres " on est catalogué de fous,de névrosés, de dépressifs etc ... et j'en passe et des meilleurs. Tout ça parce que la multitude de nos semblables sont ignorants et insensibles à l'Art, à la beauté sous toute ses formes et préfèrent émettre des jugements stéréotypés en se fondant sur des canons créés de toute pièce par un système contrôlé et manipulé de A à Z. Vous sortez du lot, vous n'êtes pas un mouton et le revendiquez, on va vous fustiger ! En tout cas, Reznor peut au moins savourer son incroyable carrière et désormais se consacrer à sa passion en créant les derniers univers sonores des films du génialissime David Fincher. Et il n'a pas fini de nous surprendre. Un esprit comme le sien ne s'arrête jamais ....

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Chers aventuriers égarés, bienvenus dans mon royaume souterrain où le Chaos, les Ténèbres et la Folie sont les seuls maîtres à bord ...