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08 Feb

" Du Feu de l'Enfer " de Sire Cedric (2017)

Publié par Benedict Mitchell  - Catégories :  #Alcôves

" Du Feu de l'Enfer " de Sire Cedric (2017)

Bon, je sais... c'est la honte de ne pas avoir encore lu de Sire Cedric, considéré à raison comme le "Stephen King" français. Surtout quand t'as 4 de ses bouquins qui prennent la poussière dans ta bibliothèque... Oui, on en découvre tous les jours, et mieux vaut tard que jamais, et pis c'est tout !

Comme j'aime pas faire comme tout le monde j'ai décidé de commencer par le plus récent, et comme il s'agit du premier polar (pur et dur) de l'auteur, on dira que je suis plutôt cohérente dans mon choix de lecture.

 

 

4ème de couverture

 

 

" Un roman addictif écrit à l'encre noire des ténèbres. " Olivier Norek

 

Manon maquille des cadavres, Ariel maquille les voitures.

Elle est thanatopractrice, il est délinquant. Ils sont frère et soeur. Un jour, l'une des combines d'Ariel tourne mal et Manon se retrouve complice malgré elle. Lorsque les assassinats les plus sordides s'accumulent autour d'eux, traçant un jeu de piste sanglant vers une secte satanique, le capitaine Raynal s'intéresse à leur cas. Commence alors une traque qui brouillera les limites entre alliés et prédateurs et mettra à l'épreuve les liens du sang.

 

Sire Cedric revient en chef d'orchestre du suspense et des frissons, avec un nouveau concerto qui fait la part belle au souffle du vent dans la nuit noire et aux gémissements des corps torturés. Subtil et maîtrisé, ce conte d'horreur moderne allie à la justesse d'une réflexion sur les relations familiales les retournements de situation les plus ébouriffants.

 

Né en 1974, le Toulousain Sire Cedric occupe depuis plusieurs années une place de choix sur la scène du thriller français. Auteur de huit romans et de deux recueils de nouvelles, il a reçu le Prix Masterton et le prestigieux prix Polar du festival de Cognac.

En fait tout est dit (ou presque) dans la 4ème de couv'. Sauf qu'on l'oublie toujours. Et en la relisant après lecture, c'est clair comme de l'eau de roche, ou plutôt rougeoyant comme les braises !

La famille, ça pourrait presque être le thème central du Feu de l'Enfer. Ariel et Manon ,1 an d'écart et deux personnalités complètement opposées. Manon, l'aînée, a la tête sur les épaules. Et étant donné sa profession, ça vaut mieux. Complètement dévouée à son travail (peut-être même trop), libre et rebelle mais en même temps elle incarne une force tranquille à l'instar d'Ariel, le cadet qui accumule pas mal de tares entre la drogue, sa vie de paumé, ses délits, ses fréquentations et j'en passe.

Quand Ariel merde après son dernier "coup d'éclat" c'est Manon qui se retrouve en première ligne pour essuyer la tempête. Que dis-je, le cataclysme ! Une course contre la montre s'engage et l'étau ne va cesser de se resserrer autour de la fratrie déjà bien secouée par un vécu familial compliqué. Sans trop en dire, tous deux se retrouvent bientôt dans l'oeil du cyclone ou plutôt d'une secte sataniste qui n'a pas froid aux yeux. Là je dois dire que j'ai eu peur des clichés car dans mes dernières lectures qui abordaient ce thème ô combien trash et dans l'air du temps, j'avais été confronté à beaucoup de poncifs tous aussi ridicules que fades. Ici, rien de cela ! Oh que non ! Oui, il y a satanisme et satanisme. C'est vrai. On va pas polémiquer et dresser l'historique des différents mouvements. On s'en fout presque. Je te dirai juste que chez ces gens-là, on ne rigole pas. On n'y va pas avec le dos de la cuillère. Nom de diou ! Et tu sais le pire dans tout ça ? C'est que tu sens d'emblée qu'il y a quelque chose de très réaliste là-dedans. Ça ne t'étonnerait presque pas d'en entendre parler dans la rubrique "faits-divers" de ton journal préféré. Bref.

Ce livre-là, je n'ai pas pu me l'enfiler d'un coup. Enfin, en quelques jours. Je l'ai lu en trois fois sur une période de deux mois. Interrompue bien malgré moi, ça a toujours été une jouissance certaine d'y revenir. Et une fois revenue dedans pour de bon, j'ai été complément happé par le rythme, l'intrigue, le suspens. Et pourtant qu'est-ce que j'ai hurlé ! Des twists démentiels ! Forcément, quand on parle de l'Enfer, hein ! Entre les griffes et la plume de Sire Cedric, le lecteur n'est qu'un pauvre pantin désarticulé qui s'en prend plein le ... . Le pire c'est qu'on est consentant et qu'on en redemande ! J'ai pas envie de t'en dire plus pour ne pas trop en dévoiler, tu me remercieras.

J'ai entendu ici et là que Du Feu de l'Enfer était considéré pour beaucoup comme le meilleur titre de Sire Cedric. Je ne peux pas argumenter, n'ayant (pas encore) lu d'autres de ses romans. Mais c'est un oubli involontaire que j'aurais vite fait de réparer. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en... mais j'en reviens en fait ! Mais c'est pas grave...

Dans ce polar, tout est parfaitement dosé : le glauque comme la plume diabolique de l'auteur. La psychologie des personnages n'est pas en reste, et les apparences ne font que nous tromper tout au long de la lecture. J'avoue, j'avais peur de ne pas être emballée par l'histoire car le résumé (même s'il en révèle au final beaucoup) ne m'en avait pas dit tellement. Pourtant les chapitres s'enchaînent à vitesse grand V, les faux semblants aussi. La pression ne cesse de monter jusqu'à la toute dernière page où on retient son souffle, haletant, secoué.

Au final, comment résumer cette lecture riche en émotions et en nuances de noir ?

Une superbe découverte pour moi. Un polar diabolique et exécuté d'une main de maître. Je n'en ai lu qu'un seul mais oui, Sire Cedric a tout d'un King, je ne peux que m'incliner devant autant de virtuosité. Du Feu de l'Enfer est savamment dosé, le suspense est brillamment distillé. Le lecteur ne peut qu'être ferré. Et les satanistes dans tout ça ? Putain, autant ils sont souvent adulés dans les fictions genre "c'est cool d'être gothiques/satanistes !". Dans ce livre-là, non, clairement pas. Même s'ils vivent leur trip et leur pseudo religion au pied de la lettre, ils n'ont plus rien d'humain. À moins que justement ils n'incarnent une partie de notre société qu'on se refuserait peut-être à assumer pleinement ? Retors et pertinente métaphore si tu aimes lire entre les lignes, cher lecteur curieux et soupçonneux. Car après tout, n'est-ce pas notre société moderne qui engendre de vrais monstres ? Les personnages de Sire Cedric ne sont-ils vraiment que fictifs ? Pas sûr...

Quoi qu'il en soit, Du Feu de l'Enfer  est un nouveau coup de coeur pour moi après Le Pouvoir du mois dernier. Je garde encore en bouche un goût de souffre et d'amertume. Pourquoi tant de haine Monsieur l'Auteur ? Pas facile d'accepter d'avoir été induite en erreur, de s'être attachée à certains personnages pour ensuite être restée incrédule sur plusieurs chapitres, comme si tu refusais de croire ce que l'auteur te raconte même si les phrases sont sans équivoque ! Ah punaise !!! Ça fait mal... Mais c'est pour la bonne cause.

Donc tu retiens juste une seule chose, ami lecteur : Du Feu de l'Enfer il faut absolument le lire !!! Sinon je t'envoie un cerbère à trois têtes te ratiboiser le panier à caca !!! (Désolée, la poésie et moi en ce moment on n'est pas trop copines ^^)

Bon et puis merde, t'as un peu lu le bandeau du livre ? La citation d'Olivier Norek ? Si ça ne te convainc pas, je ne peux plus rien pour toi, l'ami !

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Chers aventuriers égarés, bienvenus dans mon royaume souterrain où le Chaos, les Ténèbres et la Folie sont les seuls maîtres à bord ...