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20 Jan

" Les Thanatonautes " de Bernard Werber (1994)

Publié par Benedict Mitchell  - Catégories :  #Alcôves

" Les Thanatonautes " de Bernard Werber (1994)

Les Thanatonautes a été écrit il y a plus de 20 ans. On pourrait le croire " kitch ", et pourtant, c'est sans aucun doute l'une des œuvres les plus visionnaires et cultes qu'il m'ait été donné (à ce jour) de lire tant les dérives & les mœurs de notre société n'ont jamais autant été d'actualité. Et le tout, dans une construction très originale, surréaliste et saturée d'humour noir (pour mon plus grand plaisir !).

-> L'homme a tout exploré : le monde de l'espace, le monde sous-marin, le monde souterrain ; seul le continent des morts lui est inconnu.

Voilà la prochaine frontière.

Michael Pinson et son ami Raoul Razorbak, deux jeunes chercheurs sans complexes, veulent relever ce défi et, utilisant les techniques de la médecine comme celles de l'astronautique, ils partent à la découverte du paradis.

Leur dénomination ? Les thanatonautes. Du grec Thanatos (divinité de la mort) et nautès (navigateur).

Leurs guides ? Le Livre des morts tibétain, le livre des morts égyptien, mais aussi les grandes mythologies et les textes sacrés de pratiquement toutes les religions.

Peu à peu les thanatonautes dressent la carte géographique de ce monde inconnu.

En Dante moderne, Bernard Werber nous emmène dans un voyage époustouflant.

La vitesse de la pensée, bien plus rapide que la vitesse de la lumière...

La vitesse de la pensée, bien plus rapide que la vitesse de la lumière...

-> " Tout droit, toujours tout droit. Vers l'inconnu ! "

Que dire... C'est une première fois. Mon premier Werber. Je sais... qu'attendais-je pour lire un auteur aussi mythique et incontournable ? Je n'ai pas d'excuses, peu importe, l'essentiel c'est que le hasard (ou quelque chose d'autre ^^) l'ait mis sur ma route pour ne plus jamais m'en détourner.

Après avoir lu " Langouste Blues " (nouvelle extrait du recueil 13 à Table - édition de 2014) en faveur des Restos du Cœur), on saisit d'emblée pourquoi Werber est un aussi grand nom de la littérature française : un style inimitable, novateur, teinté d'humour noire, de surréalisme, de réflexions sur l'homme, la nature, le vivant, le destin...

Avec les Thananotautes, on va carrément plus loin, bien plus loin que tout ce que je m'étais imaginée en lisant la 4ème de couv'... Si je m'attendais à ça et à une telle claque !!!

Déjà, on est dans un avenir proche, au XXI° siècle... Mais en même temps notre société ne diffère pas vraiment de celle que nous connaissons aujourd'hui. On va dire, que les éléments concrets ne sont pas importants ici, ils sont secondaires. Que le président de la République s'appelle Lucinder (Lucifer ? ^^) et que ça ne sonne pas très crédible (pour un président, mais bon, le nom d'un fromage l'est-il tout autant ?) on s'en fiche en fait... Même les noms désuets de nos personnages, Michael Pinson, Raoul Razorbak... ça fait même rire !

" La mort, cette éternelle inconnue ", pourrait-on dire. Qui fascine et révulse à la fois. Tant de mystères nimbent cette " entité " depuis la nuit des temps ! Toutes les religions, toutes les philosophies, les textes sacrés du monde entier et même la science, tous on voulu, depuis toujours, l'expliquer, la décrire, l'accepter... Car notre vie même, notre destinée, nos actions, sont directement liées à la mort. Nous naissons, nous vivons pour mourir un jour, inexorablement...

De même que la triple question : D'où viens-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Qui ne se l'est jamais posé, honnêtement ? Qui n'a jamais eu cette sensation vertigineuse alors qu'il méditait sur cette triple question existentielle ? Comme si le voile ne pouvait être soulevé pour que nous nous risquions à y jeter un rapide coup d'œil ? Comme si notre cerveau ne pouvait supporter le poids d'une telle révélation, d'une si grande vérité cosmique...

Cette question Bernard Werber s'emploie à y répondre dans ce livre, à travers son personnage principal, Michael Pinson, le véritable (anti) héros de ce roman (et qu'on retrouvera dans d'autres de ses titres par la suite). Pour ce faire, il a construit le récit autour d'un axe central narratif, qui est en gros la biographie de Pinson : son questionnement depuis sa plus tendre enfance sur la mort, ses expériences en rapport avec elle, sa rencontre et son amitié avec Raoul Razorbak, et puis la folle idée qui germe dans leur esprit et enfin la naissance de la Thanatonautique.

Autour de cela, on a des extraits d'un certain Manuel d'Histoire (cours élémentaire, 2ème année), et de très nombreux extraits de textes philosophiques/mythologiques (faisant références aux religions, cultes etc... sur la conception de la mort). Tout cela s'insère donc dans de très courts chapitres, rendant la lecture très fluide, rapide et addictive de surcroît.

Le mystère nous titille aussi tout au long du roman avec ces énigmatiques " Fiche de Police " émanant des services concernés à destination d'autres services concernés... Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? On le découvrira en partie mais le mystère quant à la Grande Question demeurera malgré tout intact à la fin du roman : à savoir est-ce qu'il y a vraiment un Dieu, un grand architecte de l'univers quelque part ? La suite des aventures rocambolesques de Michael Pinson nous l'apprendra très certainement...

Un certain trou noir, au centre ou comment accéder à la Vérité Ultime ?

Un certain trou noir, au centre ou comment accéder à la Vérité Ultime ?

-> " La Mort, cette grande inconnue "

Il fallait y penser, au concept de " la vie après la mort ". De même que la science et la religion, associées à d'autres domaines, puissent œuvrer ensemble au nom de la Grande Vérité.

Sans entrer dans les détails (pour celles & ceux qui ne l'auraient pas encore lu), les NDA (expériences de morts imminentes) sont le point de départ de cette rocambolesque odyssée aux confins de l'existence. Le récit se structure donc en 3 parties :

- La génèse de la Thanatonautique : comment nos héros en arrivent-ils, personnellement puis ensemble, ainsi que via quelques rencontres, à se questionner sur la mort et l'au-delà ? Et leur quête obsessionnelle : dresser la géographie de Terra Incognita.

- La Thanatonautique : le développement de cette nouvelle " discipline ", son rayonnement, sa portée symbolique et véritable, ses déviances, ses limites, ses apports, son ancrage dans notre société (puisque le public va être mis au courant - grâce à l'un de ses mécènes, une personnalité de grande envergure). S'ensuit une véritable et frénétique course à la cartographie de ce qu'on nomme désormais Le Continent Ultime.

- " L'Après-Thanatonautique " : les thanatonautes sont légions, les thanatodromes également... la géographie du Continent Ultime est connue de tous, les grands mystères qui le composent également, on s'ancre dans la banalité et c'est là que les déviances arrivent...

-> L'auteur nous montre intelligemment à quel point la vérité peut être dangereuse si elle est mise entre les mains d'ignorants, ou de personnes sans scrupules. C'est là que le terme de " Philosophie Fiction " prend tout son sens : tant d'interrogations soulevées, de questions posées ! Le lecteur qui assiste à l'essor puis à la " chute " de la Thanatonautique ne peut que s'interroger à son tour sur une telle connaissance et admettre bien volontiers qu'un mystère, finalement, ça doit rester secret ou être réservé aux Grands Initiés qui eux, ont la capacité d'ingérer une telle masse de révélations & de connaissances. Peut-être aussi parce que Werber nous montre finalement les limites de l'homme : son éternelle aptitude à tout saccager, à en vouloir toujours plus, à vénérer ce même dieu-argent cupide destructeur de mondes...

Un thanatonaute en mission... ( Illustration de Taranzano )

Un thanatonaute en mission... ( Illustration de Taranzano )

Sans vouloir trop en révéler, il est néanmoins ingénieux de la part de l'auteur d'avoir " imaginé " que le coma était l'une des portes d'entrée vers cette sorte de paradis auquel on a tous pensé un jour. Le coma, certes, mais aussi la méditation etc... Finalement, savoir dématérialiser son âme, voilà la première aptitude à maîtriser pour tout bon thanatonaute qui se respecte. Bien sûr, les drogues chimiques & médicales peuvent y aider tout autant...

Mais il y a plusieurs niveaux, dirons-nous, pour parvenir à cette compréhension éclairée & détaillée de l'au-delà.

D'abord la géographie des lieux, composés de plusieurs zones successives, et de portes à franchir (des Moch). Et là, on pense tout de suite à Dante et à sa conception de l'enfer, puis aux textes qui nous parlent d'un paradis composé de 7 " étapes "... Dans le paradis de Werber, on a l'impression d'être face à une sorte de paradis dantesque tant finalement les épreuves que les morts doivent traverser n'ont rien de sympa et d'idyllique...

Et l'enfer me direz-vous ? Supposer un paradis renvoie donc à son extrême opposé, l'enfer ? Oui, il existe, mais il n'a rien d'une dimension infernale telle qu'on l'entend communément... ne dit-on pas, d'ailleurs, que l'enfer est pavé de bonnes intentions ? Que l'enfer est ici bas ? Que l'enfer, c'est les autres ?

Si une chose est certaine c'est que la vision du paradis vous enchantera au delà de tout entendement ! Bluffant, magistral, épique, mystique, haletant, mystérieux, incroyable, insaisissable, transcendant... autant de mots ne peuvent réellement d'écrire l'enchantement véritable que m'a procuré la lecture de mon premier Werber !

Vient alors le moment des questions, des interrogations... Comment Werber en est-il arrivé là ? Et si... c'était vrai ? Et si, un tout petit détail l'était même ? Qu'y a-t-il vraiment derrière le terrifiant masque de la mort ? Est-ce que tous nos cultes, nos religions - qui se rejoignent tous indéniablement sur plusieurs points capitaux - n'ont-ils pas effleuré du doigts la vérité ultime ? Car il subsiste, objectivement, tellement de questions ? de parallèles ?

-> Pour celles & ceux qui voudraient aller plus loin sachez que Les Thanatonautes a été adapté en BD aux Éditions Glénat pour la Collection Drugsotore.

On retrouve Eric Corbeyran au scénario et Taranzano au graphisme.

Visuellement, c'est très réussi et conforme à la vision du roman de Bernard Werber.

" Les Thanatonautes " de Bernard Werber (1994)

Et d'ailleurs, je ne résiste pas au plaisir de partager quelques croquis de Taranzano consacrés aux personnages principaux (personnages très attachants et rocambolesques, avec des situations parfois très comiques...)

" Les Thanatonautes " de Bernard Werber (1994)
" Les Thanatonautes " de Bernard Werber (1994)
" Les Thanatonautes " de Bernard Werber (1994)
" Les Thanatonautes " de Bernard Werber (1994)

-> Extraits

De nombreux courts extraits, tous aussi profonds que mystiques, oui carrément ! Mais ces extraits sont bien dérisoires quant à l'œuvre dans sa globalité, car c'est le livre tout entier qu'il faudrait citer... tant il est... INDESCRIPTIBLE & STUPÉFIANT !

" MANUEL D'HISTOIRE

Jusqu'à l'apparition de la thanatonautique, la mort était considérée comme l'un des principaux tabous de l'humanité. Pour mieux lutter contre son image, les hommes avaient recours à des processus mentaux que nous qualifierons de superstitions. Certains considéraient, par exemple, qu'une médaille métallique à l'effigie de saint Christophe, accrochée à un tableau de bord, permettait d'éviter de mortels accidents de voitures.

Avant le XXI° siècle, on plaisantait aussi couramment : " En cas d'accident de voiture, c'est l'automobiliste qui a le plus gros saint Christophe qui a le plu de chances de s'en sortir. " "

(...)

" Par la suite, vers mes huit, neuf ans, je m'intéressai davantage à la mort, mais cette fois à celle des autres. Il faut préciser que la télévision exhibait tous les soirs aux actualités de vingt heures des morts en veux-tu en voilà. Il y avait d'abord les trépassés des guerres. Ceux-là portaient des uniformes vert et rouge. Il y avait ensuite les décédés des routes des vacances : vêtements bariolés. Venaient enfin les défunts célèbres : habits de paillettes.

A la télévision, tout était plus simple que dans la vie. On comprenait tout de suite que la mort était triste parce que les images étaient accompagnées d'une musique funèbre. La télévision, même les enfants et les débiles pouvaient comprendre. Les trépassés des guerres avaient droit à une symphonie de Beethoven, les décédés en vacances à un concertino vivaldien et les stars victimes d'overdose à du Mozart lent au violoncelle.

Je ne manquai pas de remarquer que dès qu'une vedette décédait, ses ventes de disques montaient en flèche, ses films passaient et repassaient sur le petit écran et tout le monde disait du bien du défunt. Comme si la mort avait effacé tous ses péchés. Plus fort encore : leur trépas n'empêchait pas les artistes de travailler. Les meilleurs disques de John Lennon, de Jimmy Hendrix ou de Jim Morrison étaient apparus sur le marché bien après leur mort. "

(...)

" ... " Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers. "Je n'avais que huit ans mais je ne pus m'empêcher de penser : " Alors là, tout autour, il ne reste que les mauvais ? "

(...)

" MANUEL D'HISTOIRE

Jadis, tous les hommes avaient peur de la mort. Elle était comme un bruit de fond permanent que nul n'oubliait une seconde. Chacun savait qu'au bout de tous ses actes se trouvait sa propre disparition. Et cette angoisse gâchait tous les plaisirs.

Woody Allen, un philosophe américain de la fin du XX° siècle, avait une phrase pour décrire l'état d'esprit qui régnait en ces temps-là : " Tant que l'homme sera mortel, il ne pourra pas être vraiment décontracté. " "

(...)

" JOURNAL INTIME DE MICHAEL PINSON

Ai-je le droit de tout raconter ? Même à présent, avec le recul, j'ai du mal à croire que j'ai participé à cette formidable épopée. Et j'ai du mal à croire que j'y ai survécu pour en témoigner. Évidemment, personne n'aurait pu se figurer que tout irait si vite et si loin. Personne. Qu'est-ce qui nous a poussés dans cette folie ? Je ne sais pas. Peut-être quelque chose de tout bête qu'on nomme la curiosité. Cette même curiosité qui nous donne envie de nous pencher au-dessus des ravins pour nous apercevoir combien notre chute serait affreuse si on faisait un pas de plus.

Peut-être aussi le besoin d'aventure dans un monde de plus en plus désœuvré et dépassionné. Certains disent : " C'était inscrit, cela devait se passer ainsi. " Moi je ne crois pas aux destins préécrits. Je crois que les hommes font des choix et qu'ils les assument. Ce sont ces choix qui dessinent les destins et ce sont ces choix des hommes qui dessinent peut-être l'univers. "

(...)

" ... Le monde se divise en deux catégories de gens : ceux qui lisent des livres et ceux qui écoutent ceux qui ont lu des livres. Mieux vaut appartenir à la première catégorie, crois-moi. "

(...)

" ... Les écrivains " pas rasoirs ", il n'y en a pas tellement, expliquait Raoul. La plupart des auteurs se figurent que plus ils sont incompréhensibles, plus ils paraissent intelligents. Ils étirent donc leurs phrases sur vingt lignes. Ils obtiennent ensuite des prix littéraires, et puis les gens achètent leurs bouquins pour décorer leur salon et faire croire aux personnes qui viennent chez eux qu'ils sont capables de lire des trucs aussi sophistiqués.

(...)

- Le secret de la liberté, c'est la librairie, aimait-il dire. "

(...)

" Rien n'est plus agaçant que le bonheur des autres. Surtout quand il sert de jauge à votre propre déconfiture... "

(...)

" PHILOSOPHIE JUIVE

" La vie nous habitue à la mort par le sommeil.

La vie nous avertit qu'il existe une autre vie par le rêve. "

Éliphas Lévi.

Extrait de la thèse " La Mort cette inconnue ", par Francis Razorbak. "

(...)

" En avant. Tout droit, toujours tout droit vers l'inconnu ! "

(...)

" ... Il est écrit dans le Zohar : " Heureux celui qui meurt la conscience claire. La mort n'est que le passage d'une maison à une autre. Si nous sommes sages, nous ferons de notre prochaine demeure une maison plus belle. "

(...)

" Le XXI° siècle sera spirituel ou ne sera pas. "

(...)

" ... Me vint à l'esprit la litanie de la peur de Dune. Je la prononce : " Je ne connaîtrai pas la peur. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi. " "

(...)

" ... Je connaîtrai enfin le secret le plus secret. Qui donc a causé davantage de victimes que... la mort ? Ici, derrière ce rideau, s'achèvent tous les thrillers et tous les romans d'amour. Ici, derrière ce rideau, la science-fiction rejoint le fantastique et toutes les mythologies du monde fusionnent avec la science exacte. "

(...)

" J'ai mis longtemps à comprendre, mais maintenant j'entrevois le sens de la vie. Président ou clochard, roi ou esclave, nous sommes tous pareils. Rien que de petits grains de sable perdus dans l'univers. Je revendique le privilège de n'avoir été qu'un grain de sable pour l'humanité. Je n'étais qu'un grain de sable, certes, mais je sais bien que, sans grains de sable, il n'y aurait jamais de plage. "

(...)

" ... En effet, qu'y a-t-il de plus horrible que l'immortalité ? Imaginez-vous une vie qui n'en finit pas de durer, de se répéter, de s'étendre à l'infini ?

On deviendrait rapidement blasé de tout, triste, démotivé, acariâtre. On n'aurait plus d'objectif dans le temps, plus d'espoir, plus de limite, plus de peur. Les jours s'égrèneraient machinalement sans qu'on les apprécie. Les gouvernants surdoués pourraient régner sans fin. Tout serait partout bloqué par les plus forts qui ne vieilliraient jamais. Personne n'aurait la possibilité de mettre fin à sa vie.

L'immortalité est mille fois pire que la mort.

Heureusement que nos corps vieillissent, que notre temps sur terre est limité, que nos karmas se renouvellent, que chaque nouvelle vie est remplie de surprises et de déceptions, de joies et de trahisons, de mesquineries et de générosité.

La mort est indispensable à la vie. Vraiment, soyons décontractés... car, par chance, un jour nous mourrons ! "

(...)

" - Vous avez voulu jouer aux dieux... Mais les hommes doivent comprendre la vérité par eux-mêmes. Le savoir sacré ne saurait être vulgarisé. "

" Les Thanatonautes " de Bernard Werber (1994)

MA NOTE : 5/5

-> Un véritable enchantement pour l'esprit & l'âme !!!

En plus d'être une formidable odyssée captivante du début à la fin, sans temps morts, ce livre réussit l'incroyable défi de nous faire nous remettre en question, de nous interroger sur les mystères de l'univers & de la Connaissance. Incontestablement, c'est un livre qu'on n'oubliera pas de si tôt !

Et que dire de l'humour (noir & grinçant) omniprésent !!! Le chapitre 234 - " Entretien avec un mortel ", m'a particulièrement marqué en me faisant pleurer de rire !!! On y découvre très en détail la pesée d'une âme humaine... et on se croirait presque dans la préparation d'un personnage de Jeu de Rôle ! Et l'âme qui ne comprend rien, qui a un égo un peu trop large, alors que les 3 archanges restent stoïques (les pauvres, on se dit qu'ils doivent - avec les " autres " - en voir de toutes les couleurs...).

Werber réussit l'exploit de donner une explication logique, en y incorporant avec succès toutes les religions ainsi que la science, quant à la véritable existence du paradis, à la vie après la mort, la réincarnation, la véritable nature des trous noirs... du coup, est-ce que tous les autres trous noirs sont des " continents potentiels à explorer également " ? C'est peut-être surréaliste, exagéré, tiré par les cheveux mais c'est cela de la philosophie fiction ! Et je dois dire que j'adore ce terme ! Difficile, certes, de classer ce roman car est-ce de la Science Fiction ? Un thriller fantastique, futuriste ? Une uchronie d'anticipation ? C'est tout cela à la fois et bien plus encore : une véritable ode à la vie, à la célébrer, à nourrir son corps, son esprit, son âme de tous les plaisirs qu'elle peut offrir sans se rendre malade avec des choses insignifiantes et négatives pour notre karma ! C'est aussi un livre qui alerte le lecteur sur les dérives de son temps... et si on peut émettre malgré tout un minuscule bémol, c'est que depuis 1994, l'appel de Werber n'a pas trop été entendu quand on voit ce qu'est devenue notre société. Mais n'ayez crainte, tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir ! Et Bernard Werber n'est pas le seul auteur à vouloir faire s'interroger le lecteur sur tous ces sujets si importants : ils sont très nombreux...

Méditez donc sur ces paroles pleines de bon sens...

" Les Thanatonautes " de Bernard Werber (1994)
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