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07 Jan

La Défense, de Steve Cavanagh (2015)

Publié par Benedict Mitchell  - Catégories :  #Alcôves

La Défense, de Steve Cavanagh (2015)

Avec ce premier roman, le mot " thriller " prend tout son sens.

Steve Cavanagh, nous dit-on dans la 4ème de couv', est avocat, très connu en Irlande pour avoir remporté le plus gros procès pour discrimination raciale. On nous dit aussi, que tout comme son héros, Eddie Flynn, avant cela il a fait tous les métiers, et qu'en un sens, c'est donc un débrouillard. L'auteur et sa création se retrouvent donc pris à travers le prisme du miroir : quand l'auteur se pose en militant de ce qui est juste tandis que son personnage, qui a suivi à peu près la même voie, se sert de ses dons pour gagner sa vie, quitte même à dépasser la frontière entre ce qui est légal & ce qui ne l'est pas.

Mais avant d'aller plus loin, de quoi peut donc bien parler ce livre ?

-> " Ancien escroc devenu avocat, Eddie Flynn a connu les deux carrières et décidé de ne plus plaider. Le chef de la mafia russe va pourtant l'y obliger : pour le convaincre d'assurer sa défense, il a enlevé sa fille et menace de l'exécuter. Détail supplémentaire : Eddie devra se présenter devant le juge avec une ceinture d'explosifs dans le dos. Flynn a quarante-huit heures pour gagner le procès du siècle. Le FBI scrute le moindre de ses gestes. Pour un bon avocat, c'est presque mission impossible ; un simple arnaqueur baisserait sûrement les bras. Mais on parle d'Eddie là. L'adrénaline, il aime ça. "

" Quand John Grisham rencontre Bruce Willis, c'est speed et intelligent " (Irish Independant)

Ce qui frappe d'emblée lorsqu'on plonge dans ce thriller c'est le caractère " peu scrupuleux " du héros, qui tient plus du roublard, du manipulateur, du menteur, du calculateur, que de l'homme vertueux.

Mais qui a dit qu'un homme ne pouvait pas faire amende honorable pour rétablir la justice ? Oui, parce que voilà, Eddie a commencé en tant qu'escroc (grâce à un père qui lui a tout appris), il a réussi à acquitter de véritables ordures, jusqu'au jour où il s'est fait lui aussi berner, manipuler, et qu'il a pu contempler le Mal les yeux dans les yeux, l'éloignant pour de bon de sa nouvelle vocation d'avocat ( à travers laquelle il s'était fait un nom et des alliés de poids ). Et là, c'est pour Eddie le début d'une longue descente aux enfers, familiale mais aussi personnelle, et donc forcément, professionnelle...

Puis tout bascule lorsque notre avocat brisé se retrouve kidnappé et forcé de défendre le chef de la mafia russe en personne, accusé du meurtre d'un type appartenant à la mafia italienne... Eddie n'exerce plus, certes, mais ses multiples talents n'auront pas échappé aux russes qui entendent bien disposer de moyens de pressions difficilement contestables. Le compte à rebours est lancé, et Eddie n'aura pas le droit à l'erreur, s'il souhaite retrouver sa fille, et par la même occasion échapper à une mort certaine.

La Défense, de Steve Cavanagh (2015)

Alors que dire maintenant de ce premier thriller ? Je vais être honnête, je ne suis pas coutumière des polars de John Grisham, et encore moins des films de Bruce Willis. Le résumé m'avait semblé assez intéressant, mais je dois dire que d'ordinaire je n'aurais pas été attirée de prime abord par ce livre. Pourquoi ? Parce que la thématique des règlements de comptes entre mafias, je n'ai jamais trouvé ça bien transcendant, question de point de vue personnel... Oui, mais ça c'était avant de lire Steve Cavanagh. Parce qu'il a réussi à me faire réviser mon jugement à propos de ce sujet qui ne m'attirait pas par le passé.

Bien plus captivant qu'une série policière américaine, La Défense est complètement immersif. Dès le début, on se retrouve embarqué comme l'est ce pauvre Eddie Flynn pour lequel on ne cessera de stresser, trembler et de croiser les doigts ! Mais le Eddie en question, il a sacrément de la ressource. Donc la comparaison avec Bruce Willis est juste, sauf qu'il est même supérieur, car Eddie est terriblement rusé, diaboliquement même !

Bien souvent, alors que la fatigue ne demandait qu'à me submerger, je me suis refusée à fermer le livre car la tension est constamment à son comble. On va de rebondissements en rebondissements, on court, on avale les pages à en perdre haleine, on se ronge les ongles, on stresse, on n'a qu'une envie : courir toujours plus vite pour vite arriver à l'épilogue, et une fois la ligne d'arrivée franchie, on se dit " Oh non ! Pas déjà ? ", mais avec cette délicieuse sensation d'avoir fais un sacré voyage à New York, et plus précisément dans le Palais de Justice de Manhattan dont la visite est vraiment captivante et divine !

Le Palais de Justice de Manhattan (New York - U.S.A.)

Le Palais de Justice de Manhattan (New York - U.S.A.)

Pour un premier roman, c'est du très haut niveau, vraiment ! Bien sûr, l'auteur connait tous les rouages du métier d'avocat (et ça se sent). Quand aux milieux mafieux et à celui des escrocs on supposera qu'il s'est bien documenté et qu'il a dû entendre pas mal de bruits de couloirs au cours de sa carrière...

Et puis, oui, la critique de l'Irish Independant figurant au dos du livre est juste et pertinente : speed et intelligent ! Cette histoire de bombe ne nous lâche pas une seule seconde et on n'ose imaginer comment on réagirait si on devait se retrouver à la place d'Eddie Flynn !!! Il en faut des couilles et du courage pour tenir le coup, et surtout, se montrer à la hauteur (et plus encore !) !

Steve Cavanagh himself !

Steve Cavanagh himself !

-> EXTRAITS :

" (...) Même l'avocat le plus chevronné du monde, le roi du contre-interrogatoire, a un gros problème s'il ne sait pas parler aux jurés. Et avant de leur adresser la parole, il faut les comprendre. La plupart sont là parce qu'on les y a forcés - les " volontaires " sont les pires. "

(...)

" Si je voulais avoir une chance de doubler les Russes, je devais les mettre à l'aise, les amener à me faire confiance - pour qu'ils cessent de me surveiller en permanence.

Mon père m'avait appris qu'on ne pouvait pas arnaquer un honnête homme, mais qu'il était encore plus difficile de convaincre un pigeon malhonnête. Toute bonne arnaque reposait sur la confiance. "

(...)

" La première règle de la bible de l'arnaqueur - donnez aux gens ce qu'ils veulent. "

(...)

" - Faites exactement ce que je vous dis, ou je vous loge une balle dans la colonne vertébrale, dit une voix masculine avec un accent d'Europe de l'Est.

Je n'y décelai ni tremblement ni trace d'anxiété. Le ton semblait posé, mesuré même. Ce n'était pas une menace, mais l'énonciation d'un fait. Si je refusais de coopérer, il m'abattrait. "

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MA NOTE : 4/5 -> UNE PLONGÉE DANS LE MONDE DE LA MAFIA & DE LA JUSTICE AMÉRICAINE TRÈS IMMERSIVE ET DÉCAPANTE !

Steve Cavanagh, avec La Défense, réussit un coup de maître, nous démontrant avec brio qu'un escroc peut aussi se comporter en un héros digne & s'amender de son encombrant passé pour des causes bien plus justes, et à bon coup d'adrénaline et de rebondissements.

La tension ne lâche jamais le lecteur, il n'y a aucun temps mort. C'est brillant, intelligent, pertinent et toujours dans le bon ton. La violence de la mafia n'est pas mise en surenchère comme un Al Pacino pétant les plombs dans Le Parrain. Les " mafieux " en question peuvent aussi se révéler attachants...

Et même si le thème ne m'aurait, en général, pas enchanté, j'ai été très très très surprise et ne suis absolument pas mécontente de cette belle découverte ! Alors si vous ne voulez pas vous ennuyer une seule seconde, que vous rêvez d'action & de réflexion, que vous voulez en avoir pour votre argent, n'hésitez plus : ce livre est pour vous !

Je ne doute pas le moins du monde que Steve Cavanagh ira loin, très loin ! Il a déjà tout d'un grand, et il me hâte de lire ses futures publications ! Un nom à ne pas oublier ! Un auteur à surveiller !

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